lundi, 06 juin 2016
« She is so crate »
C’est ma mère qui l’avait repérée.
Elle lui semblait parfaite.
Faussement effacée, un peu obséquieuse, juste ce qu’il fallait pour lui plaire.
Je sais qu’elle était faussement effacée car elle avait le regard bien trop dur pour qu’il y ait un peu de cœur derrière son absence de seins.
C’est peut-être pour ça qu’elle avait plu à ma mère qui avait toujours détesté les gens de caractère affectueux.
Surtout les filles.
Surtout celles qui m’auraient intéressé.
Mais là, celle-ci lui avait plu. Elle l’avait même convaincue de poser et, plus difficile encore, convaincu mon père de l’immortaliser sur une toile qu’elle-même était allée acheter au BHV, plus bas dans la rue.
Sur le mur de la pièce du fond, là où je posais plutôt des affiches, elle avait accroché cette toile.
Mon père savait qu’il n’était pas un créateur mais était un bon copiste et pas mauvais « photographe ».
Il avait parfaitement su rendre le côté « pétasse » de cette blonde.
Il savait que cette fille n’avait aucune chance de me plaire mais il l’avait gardé pour lui.
Après tout, c’était à moi de me débrouiller.
Comme moi il détestait cette façon de toiser le monde qui, selon son expression, donnait envie « de lui faire passer toutes les dents du même côté de la gueule » d’une seule gifle.
Histoire de lui faire avaler ce sourire vaguement méprisant qui semblait plaire à ma mère pourtant de tempérament susceptible.
Et puis, honnêtement, cet accoutrement de fausse petite fille était à vomir.
A la regarder de plus près, je lui aurais « fait confiance comme à un coupeur de bourse ».
Non seulement elle ne me plaisait pas mais j’étais sûr que si j’avais eu envie de savoir ce que cachait sa robe bleue, il m’aurait fallu passer un marché où j’aurais perdu ma chemise plutôt que mon caleçon…
Alors non, vraiment non.
D’abord, les blondes c’est pas mon « trip »…
09:49 | Commentaires (12)
Commentaires
Du titre à la dernière ligne, j'ai ri de bon coeur, ce qui devrait inquiéter mes voisins s'ils m'entendent par les fenêtres ouvertes sur le ciel bleu.
En accord avec HB ;;;
Écrit par : Sophie | lundi, 06 juin 2016
Moi aussi j'ai bien ri... de toutes mes dents qui ne sont pas du même côté de la gueule ! tu as de ces expressions :-)
Écrit par : Praline | lundi, 06 juin 2016
Quelles formules ! J'adore... C'est vrai qu'elle a un côté antipathique cette prétendue "fiancée"...
Écrit par : Véro | lundi, 06 juin 2016
tu as raison : une sainte nitouche
Écrit par : liliplume | lundi, 06 juin 2016
narration humorisitque qui m'a plu , :) même si les mots ne sont pas tendres :)
@ bientôt
Écrit par : Rose63 | lundi, 06 juin 2016
Ça, c'est sûr, elle n'inspire pas la gaudriole, l'innocente !
Écrit par : Berthoise | lundi, 06 juin 2016
évidemment quelle n'avait aucune chance , la pauvre fille, elle n'est même pas rousse , ni le teint pâle, ni taches de rousseur..... et je s persuadée qu'elle savait que ta mère rêvait! toute éveillée ! Peut-être que ça la gonflait de poser après-tout !
Écrit par : emiliacelina | lundi, 06 juin 2016
Je déteste cette gamine. j'ai tout de suite vu qu'il s'agissait d'une insupportable peste.
Écrit par : lakevio | mardi, 07 juin 2016
et les joues rouges !
Écrit par : maevina | mardi, 07 juin 2016
Elle me fait penser à Nelly Oleson , la peste de "la petite maison dans la prairie "...
Écrit par : Francelyne | mardi, 07 juin 2016
Je connais le sosie de cette fille... Si pour de vrai ! C'est une jeune femme de 20 ans absolument insupportable...
Écrit par : Allye | mercredi, 08 juin 2016
La voilà "rhabillée pour l'hiver" et elle n'aura pas froid !
Excellent !
Écrit par : Brin de broc | mardi, 12 juillet 2016
Les commentaires sont fermés.